Nous quittons les berges Sud du saint-Laurent en prenant le "traversier" à Trois-Rivière et gagnons le fjord du Saguenay. Il a des airs très norvégiens .... Pas de baleines à l'horizon pendant la traversée, juste un dos de béluga au loin. Les rivages nous plaisent bien et les brumes matinales qui se dissipent créent des jeux de lumières que nous apprécions tout particulièrement. Seul Pascal a le regard tourné vers les charpentiers en plein travail plutôt que vers les paysages. Cet homme est unique !

L'automne est bien là avec sa palette de couleurs étincelantes du jaune doré au rouge vif. Il ne sera pas toujours possible de les capturer, car d'une part nous sommes sur la route et d'autre part les lignes électriques ne sont pas enterrées, mais nous en profitons pleinement.

A Tadoussac, coquet petit village, nous aurons l'occasion d'observer de nombreux rorquals (où plus précisément leurs dos), notamment au confluent du Saint-Laurent et du fjord Saguenay. De la rive, leur souffle s'entend très bien et participe grandement à l'ambiance. Nous voyons aussi des bélugas au dos blanc. Enfin nous croyons sur parole la naturaliste du parc, présente sur les lieux. Nous sommes devenus incollables sur les différentes espèces de cétacés, à fanons ou à dents.

Nous rejoignons la région du lac Saint-Jean en traversant des hectares de champs de bleuets (myrtilles locales) et nous goûterons les deux spécialités locales : la tarte aux bleuets et surtout la roborative tourtière à base de pommes-de-terre (beaucoup), viandes mijotées (un peu), le tout recouvert de pâte.

Les canadiens ont vraiment l'art et la manière de mettre en valeur leur patrimoine. Nous le vérifions encore une fois en visitant le village historique de Val-Jalbert, réhabilité dans les années 90. Il s'agit d'un village construit pour les employés d'une pulperie, usine qui fabriquait de la pâte à papier mécanique de 1901 à 1927 au pied d'une chute d'eau de 72 mètres, qui fournissait l'énergie électrique et permettait le transport des billes de bois.

Enfin, un peu frustrés d'animaux, nous allons faire le plein avant de quitter le Canada et nous nous rendons au zoo sauvage de Saint-Félicien. Nous partageons la devise de cette association à but non lucratif, amoureuse de la faune et de la flore de la Boréalie : "Apprendre pour Connaître, Connaître pour Aimer, Aimer pour Protéger". Nous y apprenons encore plein de choses.

Après une 43ème nuit de camping, nous abandonnons notre tente avant de regagner Québec. Nous aurons été bien chânceux avec la météo. Pour autant, il aurait été difficile de poursuivre, car les campings ferment les uns après les autres et ça sent clairement la fin de saison. Nous étions parfois les seuls sous la tente ces derniers temps. Nous aurons aussi été bien chânceux, car nous n'avons quasiment pas croisé de maringouins ou mouches à chevreuil. Ouf !

Anecdote : le Marathon de Montréal de ce dimanche est annulé pour cause de canicule. Il fait actuellement 28°C dans le parc Jacques Cartier, quarante kilomètres au nord de Québec, ce qui est très inhabituel. Les météorologues attribuent ces conditions aux cyclones et autres perturbations climatiques en Floride et aux Caraïbes.