Nouveau bond de 5500 km plus au sud.

Changement radical à tous les niveaux : nous voici à Huaraz, au nord du Pérou, à 3000 mètres d'altitude. Huaraz est réputée comme point de départ de magnifiques randonnées dans la Cordillère Blanche (et la Cordillère Noire). Le sommet mythique du coin, l'Alpamayo, rivalise avec l'Ama Dablam au Népal pour le titre de plus belle montagne du monde.

Claude disait bien qu'il fallait s'acclimater et rester au repos le premier jour car le climat mexicain était fatigant et la transition altitude zéro/altitude 3000m, température 35°C/température 6°C (en moyenne) étaient difficiles à encaisser pour l'organisme. Mais ... elle se laisse entrainer et, nous partons dès le premier jour, en bus, pour le glacier Pastoruri, qui se situe à plus de 5000 mètres d'altitude. Une courte marche d'une heure permet d'atteindre la glace ; ça passe ! On enchaine le lendemain par une randonnée (D + 600m) entre 4000m et 4600m et là ... ça ne passe pas :-( A moins de 100m de l'arrivée, Claude ne peut plus avancer. Un début de bronchite n'a pas dû aider ! Nous ferons demi-tour (il neige en plus) et ne verrons jamais la "laguna 69" qui est la plus belle du secteur.

Du coup, nous décidons de rester plus longtemps à Huaraz : une journée de repos et un détour par la pharmacie pour enrayer ce début de bronchite, deux sorties à la journées progressives pour parfaire notre acclimatation puis, si tout va bien, nous pourrons enfin faire un trek de quatre jours au pied de l'Alpamayo.

La journée de repos tourne en recherche d'insulines dans les pharmacies : Jasper n'est pas content, glycémies à plus de 4g depuis le matin ! Nous sommes inquiets. Est-ce que les insulines rendent l'âme ? Mais heureusement, nous trouvons l'explication. Un des médicaments proposés par la pharmacienne pour enrayer la bronchite est un corticoïde !!! Pourtant, Claude avait bien précisé qu'elle était diabétique. Tout rentre dans l'ordre. Ouf, belle frayeur, d'autant qu'aucune pharmacie ne pouvait fournir d'insuline compatible.

Notre première sortie après ce jour de repos se passe au mieux, entre 3300m et 3800m, et nous arrivons sans encombre à la laguna Wilcacocha. Nous cheminons entre les cultures et sous des eucalyptus très parfumés. Le point de vue sur la Cordillère Blanche est contrarié par de nombreux nuages. Ici, le ciel bleu ne dure parfois que de 6 à 8 heures le matin. A défaut de beaux et grands glaciers, nous nous contenterons de photographier notre premier lama. Il nous regarde aussi dédaigneusement que ses cousins les dromadaires.

Nous aurons par contre une très belle météo pour notre deuxième sortie à la laguna Churup (4500m) et l'arrivée sur ce lac couleur turqoise entouré de glaciers est de toute beauté. Pascal retiendra surtout le côté ludique de cette sortie, puisqu'un passage nécessite de "mettre les mains" et est équipé d'un câble.

Petit apparté : aussi incompréhensible que cela paraisse, Pascal aborde cette partie andine du voyage sans aucune envie de montagne. La Cordillère Blanche et le mythique Alpamayo ne le font pas vibrer et il ne montre aucun enthousiasme. Quand nous apprenons à notre auberge de jeunesse que le trek que nous avions prévu au pied de l'Alpamayo ne part plus faute de participants (morte saison), il n' est pas plus déçu que ça ! Voilà qui n'en finit pas de dérouter Claude tellement c'est un "non-sens" ! Elle est quant à elle TRES triste de ne pouvoir partir pour ces quatre jours de marche et serait restée à Huaraz plus longtemps pour attendre le départ d'un groupe et profiter pleinement de ces belles montagnes.

Notre programme est donc chamboulé et nous décidons d'enchainer plus de 24H de bus pour gagner Arequipa, au sud du Pérou.

Nos six jours dans cette auberge de jeunesse resterons un moment riche de rencontres et d'échanges en français/anglais/espagnol. C'était un lieu très convivial tenu par un patron péruvien et des employés colombiens et argentins tous très communicatifs et adorables. Pascal est le doyen et moi pas loin derrière. La plupart du temps, nous n'en avons pas conscience, sauf quand certains n'arrivent pas à tutoyer Pascal !