Dernier voyage de 24H en bus pour arriver dans la "vraie" Patagonie ! Ce voyage restera dans notre mémoire : après quelques heures de trajet, nous entendons un craquement suspect, suivi de beaucoup d'autres. Nous n'en trouvons pas immédiatement l'origine, et pourtant c'est sous nos yeux ... le pare-brise se lézarde et menace de voler en éclats. Impressionnant ! Nous prévenons le chauffeur qui s'arrête pour faire l'état des lieux et fait descendre tout le monde à l'étage inférieur puis repart ! A la ville suivante, il nous abandonne vingt minutes et revient ... avec le même bus et son pare-brise tout vrillé, mais solidifié avec du scotch et renforcé à l'aide de morceaux de bois. Nous terminerons les quelques douze heures de bus restantes sans encombre. Voilà encore une chose qu'on ne verrait pas chez nous.

L'arrivée vers 7H du matin est magique : le temps est magnifique et la vue parfaitement dégagée. Le Fitz Roy nous fait face dans toute sa majesté !

Par crainte de la météo réputée très changeante ici, nous décidons de profiter de ce beau temps et malgré notre nuit dans le bus, nous partons immédiatement pour une randonnée de huit heures, signalée pour être l'une des plus belles du parc.

En fait, nous aurons quatre jours de beau temps, avec un peu de vent en soirée et davantage la nuit, mais c'est déjà inespéré. Les locaux nous disent que nous avons vraiment beaucoup de chance ! Nous enchainerons quatre jours de randonnée pour admirer le Fitz Roy, le Cerro Torre et les superbes aiguilles de granit qui les entourent qui nous évoquent clairement Chamonix (notamment les Drus). Ici, au pied de chaque glacier se trouve un lac d'altitude qui complète merveilleusement le tableau.

Nous partagerons de bons moments pendant deux jours avec un jeune couple d'antibois très sympathique, que nous prévoyons de revoir dès fin janvier dans le sud, puis fin février à Chamonix. Après l'effort, le réconfort, et nous nous retrouvons aussi après la marche autour de bonnes bières artisanales et/ou de bons verres de vins argentins.

Le cinquième jour, le temps se dégrade : le vent souffle très fort et les sommets sont complètement dans les nuages. Quand on dit que le vent souffle ici, c'est un euphémisme. N'oublions pas que nous sommes dans les 40e rugissants !