Changement total de décor, nous entrons dans le Péten, région beaucoup moins vallonnée où l'on trouve d'immenses ranchos avec de grands troupeaux de vaches ou zébus mais surtout c'est la jungle qui couvre 80% du territoire avec une faune sauvage encore riche et des narcotrafiquants qui installent des pistes d'atterrissage pour leur très lucratif commerce ... Ils sont maîtres sur un territoire de 300 000 hectares dans le nord-ouest du pays et s'y attaquer semble mission impossible. Trop de ramifications dans le pays et bien sûr au-delà ... le séries Netflix seraient presqu'en dessous de la réalité de terrain si on en croît Santiago, un franco-guatémaltèque coordinateur national des ONG sur l'environnement.

Pour y arriver depuis Lanquin, il faut plus de 8 heures de bus, c'est long ! Nous faisons étape sur la petite île de Flores (400m x 500m, vraiment petit).

Un air de vacances, tous les bars et restaurants sont en terrasse avec vue sur le lac de Péten, charmant ! Et du bon café en guise de petit-déjeuner ! 

Pour atteindre El Remate, de l'autre côté du lac, nous prenons un "collectivo", minibus de transport en public. Encore un bon kilomètre à pied en plein soleil et nous arrivons vers 13H30, en sueur, chez Alice. Guesthouse chaudement recommandée par tous les routards et backpackers, et par nos amis Julie et Greg. Le jardin est très fleuri, le dortoir charmant et la douche immense avec mur à 2/3 de hauteur au milieu des plantes tropicales. Pour 4 nuits, nous serons très bien dans ce coin de paradis, d'autant que nous allons retrouver un couple de l'Acatenengo et faire plusieurs rencontres fort sympathiques. Bon, petit bémol sur les grenouilles dans la douche et les araignées qui traînent dans le secteur. Par chance, nous serons plus préservés que d'autres. 


Tikal.

Nous y arrivons dès 6h30 pour profiter du réveil de la jungle, un coati puis un drôle de dindon de toutes les couleurs nous accueillent. Les perroquets piaillent à tue-tête. Avec les deux françaises qui partagent notre chambre, nous avons pris une guide francophone pour tout comprendre de ce site majeur de l'histoire des Mayas. Elle est super. Le site est très vaste, il faut traverser de grandes zones de forêt où l'on croise de magnifiques arbres plus ou moins peuplés de singes-araignées ou de singes-hurleurs (invisibles mais particulièrement bruyants). Les temples et pyramides rivalisent de hauteur, chaque nouveau roi faisait construire un nouveau temple sur l'ancien. Ainsi, les monuments sont-ils , pour les archéologues, comme des poupées gigognes, 4 ou 5 peuvent se superposer. Ce site de Tikal est aussi intéressant pour le côté culturel que pour l'ambiance de la "selva".

Le lendemain, nous allons voir un autre site maya, Yaxha (iach-ha : iax- = eau et -ha = vert). C'est un petit Tikal pour l'architecture mais l'ambiance, ici, est encore plus prenante avec des concerts de singes-hurleurs qui semblent se répondre des quatre coins de la forêt. Les petits singes, eux, nous entourent au premier plan.

Et tous les soirs, nous sommes, exceptionnellement, une majorité de français à la guesthouse pour, autour d'une bière, se raconter nos journées et évoquer chacun ses bons plans. L'ambiance est presque aussi bruyante qu'en jungle avec les singes-hurleurs !!

Le dernier jour est consacré à la lessive, à la préparation de la suite, au tri des photos et ... à l'écriture de cet article ; c'est aussi cela le voyage au long court. Comme les choses s'articulent bien d'elles-mêmes, nous rencontrons un propriétaire d'un hostel de Livingstone, notre prochaine destination. Il nous conseille sur les transports à venir pour nous rendre au Salvador et nous récupérons son WhatsApp. Nous mangerons chez lui un soir pour affiner la suite.