Après un trajet inoubliable depuis Paksé (10 heures de bus au lieu de 7 prévues et surtout panne de climatisation à mi parcours), nous arrivons à Thakhek lessivés. Heureusement, nous avons réservé un hôtel sur Internet par Booking. Que nenni ! Le conducteur de tuk-tuk, ne le connait pas, il téléphone à la réception pour se faire préciser l'adresse et l'on arrive à un hôtel qui a presque le même nom mais pas exactement. A la réception où personne ne parle anglais, ils n'ont pas notre réservation mais ce n'est pas grave, il y a de la disponibilité. Nous nous installons et commandons un diner. Claude revérifie alors calmement les coordonnées de l'hôtel réservé et ça ne correspond pas ; on en fait la remarque à la réceptionniste (qui n'a toujours pas appris l'anglais), la photo du site de l'hôtel recherché correspond bien à leur propre hôtel .... Une histoire de fou ! Un monsieur d'un certain âge se propose alors de nous aider et nous fait monter dans son gros pick-up de fonction (Electricité du Laos) pour rejoindre le soi-disant bon hôtel. Arrivés à l'adresse indiqué sur googlemap, il y a bien une guest house mais pas celle que nous cherchons. En désespoir de cause, il nous dépose au centre-ville, pour que nous trouvions un hôtel. Nous nous retrouvons donc à 21 heures en train d'errer dans la ville, accompagnés par deux estoniennes (dont le bus a mis 11 heures à arriver, nous sommes battus). Mais c'est samedi soir et tout est complet. Après quatre tentatives infructueuses, nous trouvons enfin une chambre, les estoniennes aussi. Ouf ! Le voyage en mode "backpackers" n'est pas toujours de tout repos !
Les contre-temps du bus et de l'hôtel font que nous n'avons pas pu réserver de moto pour la boucle que nous avons prévue les trois jours suivants. Nous arrivons donc peu après la première heure au magasin de location qui est déjà débordé de clients ... A défaut de moto, nous avons un petit scooter très girly ! Il fera très bien l'affaire.
Le but de ce périple de 450 km est de voir enfin de la verticalité. Nous roulons vers l'Est et la cordillère annamitique pour découvrir des paysages karstiques dignes des estampes chinoises. C'est superbe même si la chaleur écrasante impose une brume qui floute les découpes des arêtes de calcaire. Ces tours et falaises abritent de nombreuses grottes dont plusieurs possèdent des rivières souterraines traversantes. C'est le cas de la plus incroyable par ses dimensions, celle de Konglor : 7,5 km de long et 30 m de large -Spectacle gigantesque d'autant qu'à mi chemin, nous descendons de la barque pour parcourir plusieurs salles richement décorées de concrétions splendides- (Pour les férus d'histoire : cette grotte faisait partie du réseau des pistes Ho Chi Minh, qui valent au Laos de détenir le triste record du pays le plus bombardé !). Nous crapahutonns aussi dans une autre grotte superbe, très sauvage et absolument pas aménagées. Nous ne prendrons pas le temps d'en faire beaucoup d'autres, car l'heure tourne.
Au passage, une seconde d'inattention et une erreur bête provoquent notre première chute en scooter : blessures très superficielles, énervement du conducteur contre lui-même +++ qui a duré duré ... et 200 000 kips (25 $) plus tard (négociation âpre, on partait de 350 000 kips), on va passer à autre chose ...
On part pour Vientiane, la capitale, demain matin.